Du beau et du bonheur plein les yeux !
Parler de l’Italie et de mes racines est un moment d’émotion où, très rapidement, des foules d’images, de parfums et de sons remontent du fond de ma mémoire et se bousculent : tout est important, voire prioritaire, et je ne sais plus par où commencer.
De mère italienne, je n’ai jamais vécu en Italie et paradoxalement, je n’y ai plus de famille ; mais mon attirance pour ce pays est inconditionnelle.
J’ai d’abord fait des études italiennes.
Parce que cette langue me plaît, ses intonations, sa musique.
Cette civilisation me plaît, son histoire, ses arts.
Ce peuple me plaît, son caractère, sa façon de vivre, sa philosophie.
J’y ai fait de nombreux voyages, du nord au sud, de Turin à Catane en passant par Florence, Rome, Naples… je ne peux pas tout énumérer !
Toutes les régions ont leur charme, douceur pour l’une, aridité pour l’autre, sécheresse, verdure.
Comment ne pas être transporté par le spectacle de Venise sous le givre d’un mois de janvier, donnant toute sa mesure à la rigueur des palais de marbre blanc de la Place Saint Marc ou au dôme de l’église de la Salute dans la lumière pâle de l’hiver.
Ou, à l’opposé, comment ne pas ressentir très fort au fond de soi, l’ambiance particulière et quasiment mystique que dégage, près de Palerme, le temple de Segesta, par un matin de juillet, où le soleil écrase les couleurs des champs grillés par la sécheresse et où la chaleur accablante fait vibrer l’air alentour, comme dans un mirage.
Tous les paysages d’Italie, je les ressens avec autant de force et d’émotion, chacun ayant sa puissance d’évocation particulière et chaque lieu, chaque ville, son histoire qui nous fait passer d’une époque à l’autre : des temples grecs aux palais de la Renaissance, des forteresses médiévales massives aux échangeurs aériens des autoroutes : ce sont des œuvres d’art et je crois que c’est en cela que l’Italie me subjugue, avec sa civilisation, son histoire, ses arts : son fil conducteur est l’esthétique à travers les différentes régions et les différentes époques.
L’Italie est le pays de l’art : l’Empire Romain et ses monuments, ses statues majestueuses, fortes et pourtant si élégantes ; les palais, les sculptures, les peintures de la Renaissance, et, aujourd’hui, les objets de design contemporain : le mobilier, les luminaires, le prêt-à-porter, les voitures et pourquoi pas telle cafetière en acier inox, mondialement connue et exposée au Musée d’Art Moderne de New York !
Ce sens de l’esthétique dans tous les domaines, c’est ce que je ressens le plus fort quand je pense à l’Italie, ce sens du beau dans le moindre détail, si minime soit-il et pourtant omniprésent : l’harmonie des couleurs et des matières dans la décoration, la présentation des plats dans la restauration où la moindre assiette d’antipasti devient un tableau impressionniste rehaussé des parfums de cette cuisine qui nous évoque tant le sud, le soleil, sans oublier bien sûr le vin italien, sans lequel il n’y a point de fête et pour compléter le tout, un fond de musique, un morceau de Verdi ou Vivaldi, et pourquoi pas, un air napolitain de mandoline, qu’importe ! « L’Italie, le pays du goût. D’un monument à la simple nappe qui recouvre la table, tout est beau » (Louis de Funès).
Mes racines dans tout cela ?
Pour moi, c’est à travers ma mère, me sentir appartenir à ce peuple, à cette civilisation, à ce pays et me sentir bien, comme chez moi, quand je m’y trouve.
C’est essayer de vivre, prendre des décisions et faire des choix en fonction de repères qui ont baigné mon enfance et que j’ai fait miens, des repères forts mais élégants, solides mais esthétiques, rationnels mais beaux…
Disons-le en deux mots, des repères… italiens !