Chante-moi notre histoire

Chante-moi notre histoire

Le 10 mars, elle fêtera ses 90 ans, «la nonna ». Elle semble mesurer 1m50, avec les années elle a perdu des centimètres. Elle vit seule dans un trois pièces depuis 22 longues années déjà, depuis que, le nonno est parti rejoindre le paradis. Le nonno et la nonna, ce sont mes grands-parents, tous deux nés en Sicile dans la province de Enna dans un tout petit village appelé « Pietraperzia ». Il lui reste six enfants sur sept et s’organise à merveille pour aller chaque dimanche leur rendre visite à tour de rôle. Nous sommes là, autour d’un café et de son fameux marbré qui sent la fécule de pomme de terre. Elle me demande d’un ton sérieux : « alors c’est pourquoi l’intervista ? ». Ma nonna parle moitié français et moitié… je ne dirais pas italien, mais plutôt dialecte, le dialecte de chez elle à Pietraperzia. J’ai grandi avec cette langue et j’ai toujours cru qu’elle parlait français . Leurs histoires je les connais toutes par cœur mais c’est avec plaisir que je questionne ma grand-mère. On évoque leur jeunesse, leur fuite à dos d’âne et leur mariage qui a eu lieu en Sicile en 1952 et on entre finalement dans le vif du sujet : le départ.   Nonna pourquoi vous êtes partis avec le nonno ?  Ils ont quitté la Sicile parce qu’il n’y avait pas de travail, et parce qu’ils n’avaient pas d’argent. Au village mon grand-père travaillait la terre des autres, c’est comme ça qu’il a rencontré ma grand-mère. Elle, faisait partie d’une famille plus aisée et mon grand-père travaillait pour ces parents. Elle l’observait depuis sa fenêtre et lui du jardin. De ces échanges de regards est né leur amour, un amour qui était surveillé et guère apprécié par la famille de ma grand-mère. Alors, pour pouvoir vivre librement leur histoire ils décidèrent de s’enfuir pour se marier. Fonder un foyer, gérer une famille n’était pas chose facile et même si la famille de ma grand-mère était dans une situation financière confortable personne ne leur vint en aide. Ma grand-mère me confia d’un ton tragique que sa propre mère ne lui donnait même pas un morceau de pain. Le grand-frère à mon grand-père était déjà en France et il lui avait dit : « Michel, viens en France, rejoins-moi, ici il y a du travail pour nous et tu as trois enfants, tu auras le droit à des aides ». Je découvre alors, que les aides sociales en France existaient déjà à leur époque. C’est en avril 1959, que mon grand-père quitta sa femme, ses trois enfants, ses parents et sa terre natale pour rejoindre la France. Il s’en alla seul pour commencer à travailler et une fois qu’il aurait trouvé un logement alors, ma grand-mère et les enfants le rejoindraient. Il fit le voyage en train avec une grosse valise verte, se souvient ma grand-mère, il arriva à la gare de Metz où l’attendait son frère et logea à Metz dans une chambre avec d’autres messieurs, me dit-elle. Quelques jours plus tard il commença à travailler à l’usine de sidérurgie de Sacilor Sollac à Hagondange. Ce n’est qu’un an et demi plus tard, que ma grand-mère, ma tante Rosette âgée de cinq ans, mon oncle Nino quatre ans et mon oncle Enzo âgé d’à peine deux ans, quittèrent à leur tour la Sicile pour rejoindre mon grand-père. Nonna, tu étais contente de venir en France ?  Oui elle l’était, même si les débuts étaient difficiles : entre les logements insalubres, le problème de la langue et le manque de ses parents. Ma grand-mère a clairement aimé la France dès son arrivée, elle n’a jamais eu le moindre regret, elle parle un Français appris sur le tas mais elle sait se faire comprendre. En Sicile elle a quitté l’école très tôt et ne sait, ni lire, ni écrire. Et pourtant, les chiffres elle connait, elle est adepte du tiercé et ne rate pas une occasion pour y jouer. Je continue de la questionner, mais elle m’interrompt pour me raconter une anecdote qui pour elle semble importante. « Tu sais, un jour, alors que le nonno partait travailler il s’est fait agresser, on l’a pris pour un arabe car il avait la pela scura et on lui a ordonné de payer une cotisation à la sortie du train, il a assommé le monsieur avec son sac et s’est enfui ». C’est le seul souvenir qu’elle a, elle n’a pas de souvenirs de problèmes d’intégration ou de rejets des autres. En même temps, ils étaient nombreux les italiens à Froidcul, c’est là qu’ils avaient finalement élu domicile. Ma grand-mère n’est jamais seule, l’ après-midi c’est le moment du café avec les copines. Je me souviens d’un jour, alors que je lui parlais en italien elle m’a demandé de lui parler français car son amie ne comprenait pas quand je lui parlais en Italien et sa « coupine » comme elle dit, devait absolument comprendre ce que je racontais. Quand j’ai commencé l’italien au collège, j’étais fière de pouvoir communiquer avec elle dans sa langue, mais elle continuait à parler en français sans même faire attention à mes progrès. Mon grand-père c’était l’opposé il aimait sa terre et vivait très mal la déchirure avec sa mère. Il n’est plus là pour le raconter mais je me souviens de ses voyages, il partait dans sa maison en Sicile d’avril à septembre chaque année. Sa maison, il l’a achetée bien après être arrivé en France et envisageait un retour au Pays pour toujours avec toute sa famille. Maman se mêle à notre interview et parle pour lui, elle se souvient qu’il partait même de longs mois seul pour aller voir sa mère et qu’elle restait avec ses frères et sœur et sa maman. « Mon père était fou de son pays et sa mère lui manquait », dit-elle. Lorsqu’il était en France, il était entouré d’italiens, fréquentait « la società », un club d’italiens. Il y jouait aux cartes et y rencontrait ses amis. Les week-ends c’était pétanque, ça je m’en souviens, s’il perdait on l’entendait blasphémer en italien et il ne fallait surtout pas que l’on soit à côté de lui au risque d’entendre qu’il avait perdu à cause de nous. Mon grand-père n’a jamais réellement parlé français en même temps il n’a jamais vraiment voulu apprendre, il était bien trop attaché à ses racines. Dès petit, on nous a appris l’amour des racines, l’amour de la famille. Nous vivions à deux cents mètres de chez mes grands-parents et les midis nous mangions très souvent chez eux pour ne pas dire tous les jours. Les étés nous partions les rejoindre en Sicile, eux partaient en avion et nous en voiture, 2309 kilomètres c’est long, très long ! Mais ça valait vraiment le coup ! Ma nonna cuisinait la pasta al succo et mon grand-père arpentait les rues sur sa vespa rouge. Elle a beau dire qu’elle ne regrette pas de vivre en France, je me souviens combien elle était heureuse d’être sur sa terre, mais bon, ça c’était lorsqu’il était encore parmi nous. Après 1998, année de son décès elle a dû y retourner une ou deux fois pas plus et notre lieu de vacances en famille devint la Grande-motte. Je détestais la France, je détestais le sud, je voulais retourner là-bas chez mon grand-père, je voulais le retrouver. J’aimais ces vacances sans télévision, où l’on jouait avec les escargots qu’il avait ramassés, même si nous savions que nos chers compagnons finiraient dans nos assiettes après avoir été cuisinés par la nonna. Le 15 août c’était la fameuse fête de Ferragosto, la fête de la Madonna della cava, ma maman a même hérité de ce prénom en hommage à la sainte patronne du village de mes grands-parents. C’est une fête avec tant de significations que l’on ne fête plus réellement depuis qu’il n’est plus. Cette fête religieuse que nous fêtions en famille s’est achevée 16 août 1998. J’ai construit mon adolescence autour de souvenirs, je n’ai pas voulu laisser partir mon grand-père, j’ai entretenu son souvenir à travers des photos, des récits de ma grand-mère et des chansons. Je me souviens qu’à Noël ils chantaient ensemble « Vola colomba » de Nilla Pizzi et je me suis empressée de l’apprendre. Je suppliais ma grand-mère de la chanter avec moi, comme pour répéter un schéma qui me manquait. “Vola colomba bianca vola[...], fummi uniti e ci han divisi…”. (Nous étions unis et on nous a séparés...) Ce n’est que des années après que j’ai compris la signification de cette chanson et la peine qu'elle devait éprouver en la chantant sans lui. Ma grand-mère vit dans le dernier logement qu’ils ont eu ensemble, regarde la Rai très très fort car elle est sourde d’une oreille et sur le mur du salon elle expose avec fierté ses 30 petits-enfants, moi y comprise. Je ne souhaite pas me mettre en avant, mais c’est elle qui le dit : « Vanessa voglio bene a tutti, ma tu sei speciale ! ». Pourquoi ? Parce que je suis la seule qui comprends, parle et écrit le vrai italien ? Je ne sais pas. Toute petite déjà je chantais gaiement « mi sono innamorato di Marina…. », puis au collège, j’ai découvert que cet italien que je pensais connaitre n’était autre qu’un dialecte parmi tant d’autre et qu’il me faudrait apprendre la langue comme n’importe quel français. Mon premier voyage sans mes parents fût sans surprise Pietraperzia, où je redécouvrais les rues de mes étés d’enfance. Ce premier voyage fût intense, car je découvrais la Sicile sans lui. J’avais passé sept longues années à me convaincre qu’il n’était pas mort et qu’il était là-bas. Je ne l’ai pas retrouvé, j’ai trouvé une grande maison vide de vie, mais pleines de souvenirs, une armoire pleine de ses vêtements et des morceaux de feuilles avec des numéros. Les voyages de mon enfance se faisaient en voiture : 23 heures de route dont une traversée de 45 minutes, 2h15 d’avion était pour moi magique, une sensation d’être si proche de ce qui me paraissait petite, le bout du monde. Je suis maman de trois enfants et ma fille a hérité du prénom Louna Maria Concetta pour ma maman et ma nonna. Mon petit dernier a deux ans et demi, compte en italien, récite l’alphabet et connait des animaux que je ne connaissais même pas. Je lui parle italien depuis qu’il est né et je m’émerveille chaque jour à chacun de ses buona notte e ti amo. J’étudie la langue italienne pour ne pas oublier, pour ne pas l’oublier, mon grand-père, ce grand homme. Je ressens le manque de lui et le manque de la terre et je comble ce manque en partant une à trois fois par an. Là-bas, j’ai l’impression d’être plus près de lui. Le 22 juillet 2016, j’ai réalisé mon plus grand rêve, j’ai acquis la nationalité italienne et hérité de leur maison. Ma grand-mère à décider de me la confier, parce qu’elle sait que j’aime cette maison et ce village autant que l’a aimé mon grand-père. J'y emmène mes enfants comme ont fait mes parents, je cuisine la pasta al succo et j’imagine que mon grand-père arpente les rues sur sa vespa rouge. Petite fille d’immigrés, j’ai conscience que mes grands-parents ont dû quitter leurs racines pour pouvoir offrir une vie décente et un avenir à leurs enfants. Je suis fière de mes grands-parents qui ont su s’intégrer dans un pays sans réellement connaitre la langue et je suis honorée d’être Sicilienne, j’ai en moi cet amour de la terre et j’apprécie chacun de mes voyages. La Sicile est magique, ses paysages sont à couper le souffle, il semble qu’à Pietraperzia le temps se soit arrêté. Je n’ai rien changé, les meubles sont restés à leur place, il n’y a toujours pas la télévision et c’est mieux ainsi, j’ai rajouté des cadres avec des photos de nos étés dans la maison de Sicile. Là-bas, je ne suis pas la Française, mais la petite fille de Michel et Concetta, je ne vais pas en vacances, mais je rentre à la maison, je suis la relève, et je ferai tout pour que mes enfants aiment la Sicile comme je l’aime. Parce qu’on ne devrait pas oublier d’où l’on vient, il n’y a que comme ça que l'on peut réellement savoir qui on est… Je suis Vanessa, petite-fille d’immigrés Siciliens, en troisième année de licence d’italien et je m’apprête à poursuivre un master de l’enseignement, pour enseigner l’italien et partager mon amour pour ce pays et donner envie aux élèves de l’aimer à leur tour. À la mémoire de mon grand-père Desimone Michel parti trop tôt et à ma grand-mère que j’aime de tout mon cœur, que Dieu puisse nous offrir encore mille instants à ses côtés.

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Il viaggio di Natale Ritorno al paese

Il viaggio di Natale Ritorno al paese

L’été dernier je suis repassé devant la gare de Torino Porta Nuova. Une éternité que je ne la voyais pas. Des souvenirs intenses rejaillissent dans ma mémoire. Ceux de l’émotion du retour ! C’était le début des années 1970, j’avais sept ou huit ans, juste avant les fêtes de Noël. Nous, familles du Sud nous rentrions au pays pour les fêtes de fin d’année. Le voyage était préparé comme un plan de bataille, car c’était une vraie épreuve avant la joie des retrouvailles. J’ai assisté depuis à plusieurs grands départs à la gare de Paris-Gare de Lyon, noyé sous la foule, mais ma mémoire d’enfant ne me laisse pas les mêmes souvenirs.

Ces départs étaient préparés comme un vrai cérémonial et nous, enfants, sentions monter cette envie et cette joie de retrouver le village. Pour nos parents ou grands-parents, ils s’apparentaient plutôt à une épreuve de force, d’extrême tension, afin que toute la famille puisse voyager dans des conditions dignes. Nous étions en Savoie. À l’époque il y avait six ou huit trains par jour qui reliaient Lyon ou Paris à Turin et qui passaient par Chambéry. Des trains dont le nom sonnait bon le Bel Paese. Les plus connus, qui hélas ont disparu avec la grande vitesse et les avions low-cost, étaient les trains de nuit reliant les grandes villes italiennes à Paris. Il Palatino pour Rome, Il Galileo jusqu’à Florence, il Rialto pour Venise, ou même le Parthénon-Express reliant Brindisi en passant par le Saint-Gothard en Suisse. Les trains de journée, eux, partaient plus tôt de Paris ou de Lyon pour relier le nord de l’Italie, Turin ou Milan. De là, les trains de nuit italiens desservaient il Meridione.

Les départs étaient minutieusement préparés suivant un rite bien pensé. D’abord passer au consulat à Chambéry pour récupérer les bons de réduction délivrés par l’État italien pour les voyages de leurs ressortissants. Une fois par an chaque citoyen italien habitant à l’étranger avait droit à un bon de réduction (30 %, de mémoire) valable sur un aller-retour à destination de l’Italie. L’achat du billet se faisait à l’agence Wasteels, agence spécialisée notamment vers les destinations italiennes. Les premiers jours de décembre, le consulat et l’agence Wasteels étaient pris d’assaut par des troupes de méridionaux. À chaque fois, une matinée entière était nécessaire pour le retrait d’un bon de réduction et l’achat d’un billet. Il faut dire que les réservations des places ou des couchettes se faisaient par téléphone. Pas de fax ou de mail, mais en direct : l’agence téléphonait pour chaque client à la gare de Torino Porta Nuova pour connaître les disponibilités. Un manège sans fin ou chaque patriarche négociait le meilleur emplacement pour sa famille. Choisir le milieu du wagon pour ne pas être sur les roues, choisir des wagons avec des compartiments de six places et pas huit pour éviter la promiscuité, éviter i treni locali pour préférer i direttissimi (i rapidi étaient trop chers)... Pour nous, il n’y avait pas de réservation, mais un autre plan !

Le jour du départ, grand-père et papa partaient en éclaireurs. Ils prenaient le premier train du matin à Chambéry. Arrivée à Turin avant midi pour l’avant-garde de la bataille du jour. Objectif : trouver des places dans le train du soir pour toute la famille. Quelques bouteilles de vin français ou quelques plaques de chocolat devraient faire l’affaire. Arrivée à la gare de Torino Porta Nuova, l’équipe partait vers le dépôt de la gare, où tous les trains étaient préparés. Là à la recherche du train mythique : il treno del Sole. Un train mythique pour tout un peuple. Le train de nuit qui reliait le nord au sud de l’Italie. Un train immense, qui était tronçonné au fur et à mesure du parcours. Les premiers wagons étaient retirés à Villa San Giovanni direction Reggio Calabria. Ensuite venait le parcours sicilien : pour Palerme, Agrigento, Siracusa, Catania...

Le dépôt de la gare de Torino Porta Nuova était le fief des compaesani. Chacun mettait un point d’honneur à préparer le train à destination de sa capitale. Ces trains de grande longueur comportaient tous types de wagons. Un ou deux wagons-lits, très peu, car la clientèle n’était pas adaptée ; quelques wagons couchettes avec six places par compartiment, des wagons avec des sièges coulissants permettant d’obtenir une banquette unique dans le compartiment durant le voyage de nuit et de nombreux wagons avec des sièges fixes disposés par huit par compartiment, très peu confortables. L’objectif était donc d’obtenir un compartiment avec la banquette nocturne unique pour toute la famille. Il était important de ne pas se tromper et de ne pas s’installer dans un wagon destiné aux réservations payantes. C’était pour ces conseils et ces laissez-passer que le vin et le chocolat français faisaient mouche à chaque fois ! Installés dans notre compartiment, papa et grand- père n’avaient plus qu’à attendre la suite.

Le reste de la famille, les femmes et les enfants, partait en début d’après-midi de Chambéry. Arrivée à Porta Nuova vers dix-sept heures. Les hommes étant en embuscade dans le train encore au dépôt, les femmes se chargeaient des valises et des cartons. À la descente à Torino, trouver il facchino était leur seule préoccupation et négocier le prix de la course, pour se transporter sur le quai du grand départ, celui vers la Calabre. Il treno del Sole partait autour de vingt-et-une heures le soir, mais il était à quai dès dix-neuf heures. Au fur et mesure que l’heure de la mise à quai approchait, la foule grandissait pour devenir un océan, où se retrouvaient tous les méridionaux en transit par Torino. La rumeur initiale devenait de plus en plus forte, expression de la tension et des craintes du moment : trouver une place pour éviter de voyager une nuit entière debout. Cet océan vrombissait d’intonations bien de chez nous. L’usine FIAT venait de fermer ses portes pour les vacances de fin d’année, libérant ainsi toute cette main d’œuvre à la recherche du réconfort de sa propre terre et de sa famille.

Voilà, le train se met en place. Nous avions donc pour consigne de rester à l’écart des mouvements de la foule qui se jetait littéralement sur les portières alors même que le convoi n’était pas encore à l’arrêt. Certains même escaladaient pour entrer côté fenêtres. Des cris, des hurlements pour se frayer un chemin. Les hommes étaient en avant pour trouver la bonne place. Papa et grand- père attendaient la fin de cette invasion en lançant régulièrement des tutto occupato. Une fois le mouvement calmé, mon père descendait à notre rencontre pour charger les bagages. Valises et cartons remplis de sucre, chocolat, café, mais aussi de victuailles collectées tout au long de l’année au jardin potager et mises en conserve : aubergines, courgettes, choux-fleurs à l’huile, cornichons... De quoi offrir à chaque cousin et ami, pour démontrer aussi que la culture culinaire calabraise avait une continuité de l’autre côté des Alpes. Voilà, nous étions fin prêts pour le départ, deux heures à attendre et pourtant encore un moment important nous attendait.

Un moment fort avant le départ était notre sortie de la gare pour retrouver le pizzaiolo de via Roma. C’était un temps important pour nous, enfants. Grand-père appelait mon frère et moi dans le corridor du train, pour éviter d’attirer l’attention du dernier de la fratrie encore trop jeune. On savait ce que cela voulait dire. Il fallait traverser tout Torino Porta Nuova. C’était la plus grande gare que nous avions jamais vue. Plus de vingt quais alignés, pleins à craquer d’immigrés sur le retour au pays pour les fêtes de Noël. Au bout de ce quai interminable, l’immense hall de gare paré de marbre. Nous ne devions pas trop nous éloigner et ne pas perdre de temps. Sortis sur le parvis de la gare, on traverse il corso Vittorio Emanuele pour s’engouffrer via Roma. Le ballet des trams orange turinois nous ébahissait toujours autant. Pour nos yeux d’enfants, ce sont des vrais jouets pour adultes. Il pizzaiolo se trouvait juste à l’entrée de via Roma. Ravitaillement pour la soirée et pour la famille. À la sortie, passage obligé à la pâtisserie sicilienne située juste en face. Achat de quelques cannoli pour tenir la nuit. Allez, on rentre, il se fait tard. Un détour à la fontaine de la gare pour un lavage de mains avant de déguster notre premier plat italien depuis le retour des vacances d’été. Nonna et maman nous attendaient de pied ferme, et bien sûr grand-père avait eu son sermon quotidien. Les reproches classiques : tu as fait le tour de la ville, ces pauvres gamins doivent être fatigués... C’était un rituel du soir chez mes grands-parents.

On entend le coup de sifflet du chef de gare, le train s’ébranle difficilement, on ressent le plaisir de toutes ces personnes et surtout leur hâte que tout se termine, car elles sont pour la plupart très mal installées. Après avoir avalé notre pizza et notre cannolo, plongés dans l’ambiance du voyage, nos parents nous racontent leur premier trajet. Pas si vieux que cela début, des années 1960, encore avec des locomotives à vapeur. Et la découverte de la Savoie avec comme premier arrêt Modane, sous la neige. Une rencontre, un traumatisme avec le froid de ce pays de montagne. L’heure avançant, le couvre-feu est décrété, nous venions juste de partir d’Asti, déjà une heure de voyage. Extinction des lumières et silence dans le compartiment.

Le réveil était en apothéose. Le matin autour de sept heures nous arrivions à Napoli. Personne sur le quai, et pour cause, tout le monde continue encore plus au sud. Le cri des guaglione nous tire de notre sommeil. Ces jeunes adolescents, panier à la main, vantent les mérites de leur pizza : la vraie, quella di Napoli. Une simple garniture soit d’anchois soit de mozzarella, mais rien de plus et l’odeur de l’origan. Nous, curieux, on ouvre la porte du compartiment pour accéder à la vue. Nonna la referme aussitôt : « Il y a le choléra, non aprite ! »

On repart de Napoli et on longe la côte Amalfitaine. On voit la mer pour la première fois durant ce voyage, entrecoupée de longs trous noirs des tunnels. C’est l’extase, elle nous accompagne, maintenant, jusqu’au bout du voyage. La fatigue commence à se faire sentir, mais le réconfort se trouve à moins de cinq heures. Salerno, Battipaglia, Sapri, Maratea, Scalea. Voilà, nous sommes en Calabre, s’exclame grand-père. C’est comme si nous étions arrivés et pourtant encore trois heures à tenir. Cela devient interminable. Lamezia Terme, le grand-père nous approche du finestrino : « Regardez, le temps est clair, nous devrions voir Stromboli ». Un panache de fumée au loin nous laisse imaginer cette montagne sacrée d’Éole. Le train file, l’heure aussi. Gioia Tauro, Palmi, Bagnara, Scilla, voilà la Sicilia et son pylône la reliant au continent. Grand-père prend le temps de nous raconter l’épisode d’Ulysse. Le choix entre les deux monstres du détroit Cariddi e Scilla (Charybde et Scylla). Ulysse s’en sort encore une fois !

Nous voilà arrivés à Villa San Giovanni, dernière gare avant Reggio. Un moment important du voyage. Pour les Siciliens, c’est le moment important où ils vont retrouver leur île. Le train est découpé en tronçons de quatre wagons. Chaque tronçon va être enfourné avec minutie dans le ferry qui attend la gueule grande ouverte.

Pour nous, plus qu’un quart d’heure avant la délivrance. Le train file sur le lungomare, on voit Messina de l’autre côté du détroit, le soleil est là pour nous accueillir ! Reggio Calabria Centrale, le quai est bondé, la famille, les oncles, les cousins, tous sont là pour accueillir les travailleurs du Nord. Des cris, des pleurs, des applaudissements, les fêtes de Noël peuvent commencer.

Année de recueillement du témoignage
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Emigrazione italiana ritratto di una famiglia polacca in Sicilia

Emigrazione italiana ritratto di una famiglia polacca in Sicilia

Nel quadro dei miei studi in LEA all’università Paul-Valéry a Montpellier, abbiamo un corso sulla Civilizzazione Italiana. All’interno di questo corso, abbiamo ripercorso le grandi linee della storia dell’emigrazione italiana : le principali destinazioni e i punti di partenza, i differenti flussi migratori e anche qualche statistica. L’emigrazione italiana è un fenomeno sociale che riguarda sopratutto gli anni 1861-1976 del XX secolo. Circa 30 milioni di italiani hanno deciso di lasciare il loro Bel Paese per migliorare la loro situazione economica. Stati Uniti, Francia o Svizzera, ecco qualche territorio dove gli italiani si sono stabiliti per realizzare i loro sogni. A livello statistico, un terzo degli emigrati non sono mai ritornati in Italia. Tuttavia, è importante sapere che l’emigrazione riguarda anche gli stranieri che, per un motivo o per un altro, si sono trasferiti in Italia lasciando il loro paese di origine. Questo dossier descriverà il ritratto di due persone che vivono in Italia da più di 25 anni; mia zia polacca Maria e sua figlia Kinga. Nei capitoli seguenti, Lei troverà due questionari con le domande specifiche che ho posto durante le interviste e anche le risposte che la mia famiglia mi ha fornito. Alla fine, scoprirà la conclusione dove ho descritto le mie reflessioni sull’emigrazione nel XXI secolo. La invito caldamente a scoprire la storia polacco-italiana sotto il sole siciliano.

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Immigrazione Italo Franco Marocchina

Immigrazione Italo Franco Marocchina

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Mi chiamo Loubna e frequento l’ultimo anno di Licence LEA à Montpellier, tra le tante materie che propone il mio corso c’è anche Civilisation Italienne il cui soggetto è l’immigrazione italiana. La mia professoressa ha deciso di strutturare il programma in modo particolare, oltre a spiegarci tutta la storia della migrazione italiana, ha chiesto a ogni studente di intervistare una persona che ha emigrato. La prima persona a cui ho pensato in quel esatto momento è stata mio padre. Le ragioni sono state molteplici, ero curiosa di sapere la sua vera storia, perché sì in generale sapevo com’erano andate le cose, ma volevo sapere cose più precise e più intime. Inoltre mio padre non è una persona che parla molto di se, quindi è stata una sfida per me. Ho scelto mio padre perché ha lasciato il suo paese natale per un’Italia al tempo florida per poi cambiarla per una Francia che non ha abbandonato i suoi cittadini e che gli ha dato una seconda possibilità. Ho scelto lui perché ha vissuto in un’Italia razzista che purtroppo non è mai davvero cambiata. Ho scelto mio padre perché è la realtà di molti padri che hanno combattuto per regalare un futuro migliore ai propri figli e alle proprie famiglie. Ho scelto mio padre perché è il viso della migrazione.

Dopo aver deciso che sarebbe stato lui il mio intervistato, non mi mancava che trovare il coraggio per chiederglielo. Come ho già detto non è una persona che parla molto di se, infatti non mi ricordo di aver mai espresso i miei sentimenti con lui, come per esempio il semplice dirgli ti voglio bene, e lui nemmeno. Non sto dicendo che sia un padre severo, anzi, ma che non è un padre sentimentale. Dopo qualche settimana avevo deciso che glielo avrei chiesto e che dovevo solo aspettare il momento giusto. Una domenica pomeriggio mi chiama in videochiamata, come fa ogni domenica, per assicurarsi che stia bene e se avessi bisogno di qualcosa, mentre chiacchieravamo, e aver ben appurato che fosse di buon umore, decisi che dovevo chiederglielo. A mia grande sorpresa accettò subito, anzi era super contento di raccontarmelo tant’è che andò a cercare la sua prima carta d’identità italiana e le sue vecchie foto da giovane. Quindi passammo un buon quarto d’ora a parlare, ovviamente poi passai i giorni seguenti a richiamarlo per chiedergli altri dettagli che mi erano sfuggiti o che si era dimenticato di dirmi. Soprattutto una domanda che mi è stata posta in classe ovvero come mai avesse accettato di raccontare la sua storia così apertamente e soprattutto raccontando le cose meno belle, ad esempio il fatto che lavorasse in nero o che dormiva in macchina, la sua risposta è stata semplice “perché non dovrei farlo? Non mi vergogno, non ho mai rubato o picchiato qualcuno, non c’è motivo per vergognarmi della mia storia. Tutto quello che ho guadagnato l’ho fatto con la fatica e il sudore. Il mio posto in Italia e in Francia me lo sono guadagnato lealmente.”. La domanda è stata posta soprattutto perché molte persone che hanno fatto il suo percorso, magari anche più difficile, si rifiutano di parlarne come se ci fosse qualcosa di male o semplicemente perché stanno male e non se la sentono. Ma sono stata contenta della sua risposta e del fatto che ne va fiero del suo percorso e della sua storia.

Il viaggio
La storia di un giovane ragazzo di quartiere che sognava l’Europa

Mio padre è nato a Casablanca in 10 Novembre del 1962. È cresciuto in una famiglia numerosa molto povera in un quartiere popolare e degradato di Casablanca. Ha lasciato la scuola quando era ancora alle elementari per lavorare e aiutare la sua famiglia, che è composta da suo padre, sua madre, 5 sorelle e due fratelli. Non era il fratello maggiore, ma essendo maschio doveva aiutare suo padre a mantenere le sorelle e la madre. All’età di 10 anni circa lavorava in un forno come aiutante, in Marocco al tempo (e tutt’ora in alcune realtà meno moderne) esistevano cantine adibite a forni a legna dove le signore portavano il pane, preparato in casa, a cuocere. Dopo qualche anno e qualche lavoretto come aiutante qua e là, che non mi ha voluto specificare perché erano quasi tutti lavori manuali come muratore o meccanico, ha iniziato a lavorare in uno studio fotografico dove faceva le fotografie. Da lì è nata una passione per la fotografia che si è sempre portato dietro, anche se mettendola da parte. Ricordo che da piccola mi faceva sempre vedere le foto che scattava dei paesaggi che visitava quando andava in trasferta per lavoro o semplicemente come si impegnava per farmi una semplice foto. Nonostante ciò, i soldi non erano abbastanza per mantenere la sua famiglia e d’essere d’aiuto, soprattutto per, come mi ha detto lui, “toglierli dal degrado di quel quartiere dimenticato dal comune”, inizia a pensare all’estero. Al tempo in Marocco le mete più ambite per emigrare erano la Spagna e la Francia, ma molti iniziavano a parlare di un’Italia. Di un’Italia che era meglio della Spagna e della Francia, un’Italia dove i soldi erano facili, un’Italia dove chi andava tornava ricco e lasciava a bocca aperta tutto il quartiere. Di questa famosa Italia furono dei suoi amici a parlargliene, che erano già stati lì e che lavoravano bene. Decide quindi di voler lasciare il suo quartiere e partire per questa metà sconosciuta. Era il 1988, dopo mille pratiche per aver il passaporto decide di partire con uno piccolo zaino. Parte con un paio di amici, prendono l’aereo dall’aeroporto di Casablanca e atterranno a Tunisi. Ovviamente per lui era tutto nuovo, per un ragazzo di 26 che non aveva mai lasciato il suo quartiere (nemmeno tutta Casablanca aveva visitato) prendere un aereo è stata un’esperienza a dir poco unica. Non si ricorda molto del momento a Tunisi, ma mi ha raccontato che si sono recati al porto e hanno preso una nave che partiva per Trapani. La nave ovviamente era una nave normale, come quelle da crociera, perché al tempo non c’erano leggi contro gli immigrati quindi a lui è bastato il passaporto marocchino per entrare tranquillamente in Italia. Arrivati a Trapani hanno preso un treno fino a Messina, per poi prendere il traghetto fino a Reggio Calabria, la loro metà finale. Perché Reggio Calabria? Gli amici che gli avevano suggerito di andare in Italia abitavano proprio lì. Ha abito a Reggio Calabria per 2 anni, dove ha lavorato in nero nei campi di arance e la sera faceva il venditore ambulante vendendo giocattoli per bambini. Durante l’intervista mi disse che faceva il “vucumpra” che è una parola storpiata e dispregiativa inventata dagli italiani per identificare i venditori ambulanti. Storpiata perché per una persona straniera era difficile pronunciare in modo corretto vuoi comprare e quindi il suono era più o meno quello. Nella sua ingenuità si è auto definito “vucumpra”, forse senza capire davvero la cattiveria e la superficialità che c’è dietro a quella parola , anzi me l’ha detta quasi ridendo, perché forse in fondo sa che è offensiva ma ormai si è arreso. Non ho voluto approfondire perché non volevo toccare argomenti delicati e privati, perché capisco che al tempo per lui non è stato facile e non lo è mai stato.

Tornando a Reggio Calabria mi disse che viveva in un bel l’appartamento insieme ad altri marocchini e che non avevano trovato difficoltà a trovare l’alloggio. Non fece corsi di lingua italiana, semplicemente perché lui voleva lavorare e aiutare la sua famiglia e non voleva “perdere tempo”, imparò l’italiano lavorando. Aveva solo amici marocchini e tunisini perché era difficile fare amicizia con gli italiani, sia per la lingua sia per il fatto che quest’ultimi non erano propensi a fare amicizia. Era difficile interagire con loro quindi stava sempre con la sua piccola comunità di nord africani.

Nel 1990 arrivò la svolta, ovvero la legge Martello con la quale l’Italia iniziava a chiedere il visto per coloro che volevano entrare e il permesso di soggiorno per coloro che volevano restare. La legge uscì a febbraio e mio padre ottenne il permesso di soggiorno a Marzo. Ora che era tutelato e che poteva stare in Italia tranquillamente senza problemi decide di tornare in Marocco a trovare la sua famiglia. Il viaggio è stato infinito, andò in macchina da Reggio Calabria passando per tutta l’Italia, la Francia e la Spagna per infine arrivare in Marocco. Mi disse che quando arrivò nel suo quartiere con la macchina targata Italia la gente impazziva, urlava, cantava, fischiava e gli correva dietro. Era come se qualcuno in quel quartiere ce l’avesse fatta. Oltre a lui molti iniziavano ad andare in macchina, la macchina per il Marocco del tempo era l’estrema ricchezza, voleva dire che stavi non bene di più. Questa cosa può essere banale per chi legge, ma in questi quartieri e nei villaggi nacque con il tempo una vera e propria ossessione per l’Italia. I ragazzini vedendo le persone emigrare per poi tornare con macchine e vestiti pensavano che l’Italia fosse il paese delle meraviglie, il paese dai soldi facili. Volevano e vogliono tutt’ora lasciare i loro quartieri per un ipotetico futuro migliore senza sapere i sacrifici e le disgrazie che ci sono dietro. È una realtà purtroppo che mi è sempre stata raccontata, molti ragazzi perdono la vita cercando di raggiungere l’Italia. E tutto per avere la ricchezza che molti ostentano in Marocco, ma che poi appena tornati in Italia tornano al lavoro e alla fatica per raccogliere i soldi da ostentare in Marocco. Può sembrare un discorso senza senso, ma è così soprattutto per qualcuno che questa realtà l’ha vista con i proprio occhi. Mio padre per fortuna non è mai stato così, anzi quando tornava in Marocco aiutava la sua famiglia e i suoi vicini, viveva come se non avesse mai lasciato il quartiere.

Tornando al suo rientro in Marocco incontra due amici, anch’essi emigrati in Italia, che vivevano al nord a Parma. Gli dissero di salire al nord, che c’era più lavoro c’erano più industrie e che assumevano facilmente. Decise quindi di tornare al più presto in Italia per lasciare Reggio Calabria e trasferirsi in quella Parma che sembrava la città perfetta. Appena arrivato si ritrovò davanti a una realtà completamente diversa. Trovò lavoro subito, grazie agli uffici di collocamento, nell’edilizia con tanto di contratto indeterminato, ma trovare un alloggio non fu altrettanto facile. Con il suo contratto indeterminato, ovvero la sua garanzia, bussò in tutte le case in affitto e nelle agenzie immobiliari ma la risposta era sempre e solo una “Non affittiamo a stranieri e terroni”. Si ritrovò quindi in una realtà completamente diversa, mentre al sud non ha mai avuto veri e propri episodi di razzismo al nord iniziò a capire cos’era il razzismo. Dormì in macchina per diversi mesi mi disse, finché non trovò insieme ai suoi amici delle case chiamate da lui “baracche di linea” ovvero delle case piccole di legno, non proprio conformi alle regole di abitazione. L’affitto era sulle 700 000 lire, circa 350€, al mese. La realtà al nord era completamente diversa dal sud, le persone erano più fredde e mi ha detto che con un semplice sguardo o smorfia capivi che la persona di fronte non ti sopportava. Tranne il suo capo, che era molto gentile e disponibile, addirittura lo invitava a cena a casa sua con la sua famiglia.

Nel 1994 si sposa e tornando in Italia decise di chiedere aiuto al suo capo per trovare una vera casa. Grazie al suo datore di lavoro che gli fece da garante affittò un appartamento in provincia di Parma. Nel 1997 sono nata io e nel 1999 mio fratello, nello stesso anno decise di diventare artigiano e di lavorare in proprio. Quindi si licenziò, ma licenziandosi perse anche il diritto alla casa. Per fortuna negli anni mia madre, che aveva seguito i corsi di italiano e diversi corsi di formazione, si era creata una rete di contatti e riuscirono ad affittare un bell’appartamento in un altro paesino in provincia di Parma.

Nel 2008 inizia la crisi in Italia, una crisi che colpì soprattutto il settore edilizio quindi decise di tornare un dipendente e lavorare per la stessa azienda che l’aveva preso al suo arrivo a Parma. Nel 2009 prese la cittadinanza italiana, mi ha detto che la parte più bella dell’averla è stata fare il giuramento davanti al sindaco e di poter finalmente votare. L’Italia riuscì a uscire dalla crisi, ma l’edilizia rimase comunque molto in difficoltà. Tant’è che alla fine 2011 e inizio 2012 partiva spesso per paesi come Germania e Francia alla ricerca di un’eventuale possibilità. Nel 2012 i miei genitori si sono separati, quindi per forza di cose mio padre lasciò la casa e visse per un periodo a Reggio Emilia con un suo amico. In quel periodo viaggiava sempre finché un suo amico non gli propose di raggiungerlo in Francia, a Cholet. Qui lavoro come raccoglitore di polli in regola solo per un mese, il tempo per poter fare tutte le pratiche necessarie per poter vivere tranquillamente in Francia, quali l’assicurazione sanitaria, l’apertura del conto corrente francese, ecc. Dopo un mese come raccoglitore di polli torna a fare il lavoro che ama, il muratore. Lavorò a Cholet solo per altri due mesi per poi trasferirsi in una piccola città francese al confine svizzero, nel 2014. Qui ottiene un CDI subito in una ditta di edilizia. Non aveva ancora una casa, quindi dormiva sempre da un suo amico, ma la ricerca di un alloggio non fu difficile. 10 giorni dopo trovò un appartamento in cui vive tutt’ora. Il suo racconto termina qui sul suo viaggio, come si può notare non ha trovato difficoltà di nessun genere in Francia in parte perché è un cittadino europeo e in parte, come mi ha detto lui, i francesi sono meno prevenuti degli italiani. Non mi sono fermata qui, gli ho chiesto le differenze tra l’Italia e la Francia e se ha mai vissuto episodi di razzismo.

Conclusione :

Non mi ha raccontato di aver subito dei veri e propri episodi di razzismo, ma tanti piccoli dettagli che ti fanno capire che la persona di fronte a te è razzista. Un esempio che mi ha raccontato, e che io mi ricordo molto bene anche io, è che in Italia nessuno lo chiamava con il suo nome marocchino ma Salvatore. Certo, non vuol dire essere razzisti, ma vuol dire che la persona di fronte e a te non fa nessuno sforzo per pronunciare il tuo nome. Anche questa cosa mi è stata raccontata ridendo da lui, non so se perché ci desse poco peso o semplicemente perché ormai ci aveva rinunciato. In Francia invece l’hanno sempre chiamato con il suo vero nome, mi ha detto che all’inizio facevano un po’ di fatica per pronunciarlo bene ma comunque lo sforzo c’era e alla fine nessuno ha mai cercato un nome francese per chiamarlo. Sono piccolezze che toccano una persona. Come il fatto

che a volte veniva chiamato “marocchino” come se fosse un’etichetta, ora si può pensare che non c’è niente di male in quanto è realmente marocchino, ma purtroppo la parola marocchino veniva usata come una specie di insulto aveva preso una connotazione dispregiativa. Mentre in Francia non è mai stato etichettato come Italiano o Marocchino. Altri esempi generali che mi ha citato è che in Italia quando sei straniero molti ti parlano con sufficienza, mi ha raccontato che a volte al bar il barista rispondeva in modo scocciato quando chiedeva un caffè come ad esempio “Cosa vuoi?” “Cosa c’è?”, ovviamente ho cercato di capire se il barista era così con tutti o semplicemente con lui e mi ha detto che rispondeva così solo a lui mentre i clienti italiani li trattava bene. L’episodio di razzismo più grande è stato sicuramente quello già citato all’inizio quando appena arrivato a Parma si è visto chiudere tutte le porte delle case in affitto solo perché straniero. In generale mi ha detto che purtroppo la maggior parte degli italiani che ha conosciuto, quindi quelli che ha conosciuto lui non tutti gli italiani, erano razzisti e delle volte gli è stato detto apertamente in faccia “Alcuni mi dicevano ‘sono razzista’ in faccia”, il peggio erano quelli che gli dicevano di essere razzisti ma di non avercela con lui perché lui era “un immigrato bravo che lavorava”. Sono frasi pesanti che mi hanno toccata e che non pensavo avesse sentito. Mi ha anche raccontato che la maggior parte degli italiani che ha conosciuto non rispettavano la sua religione in quanto è musulmano, soprattutto per quanto riguarda non mangiare carne di maiale e per il periodo di Ramadan, che è un mese sacro nella religione musulmana in cui ogni fedele deve digiunare dal sorgere del sole al suo tramontare e in questo lasso di tempo non si può né bere né mangiare. Queste sono cose che anche io personalmente ho vissuto. Mi ha fatto l’esempio che gli dicevano sempre “dai mangiati un po’ di prosciutto, non sai cosa ti perdi è buonissimo. Ma non capisci niente”, senza parlare del periodo del Ramadan in cui gli dedicano sempre “Ma mangia, ma cosa fai! Ma che religione è! Tieni bevi di nascosto. Ma neanche l’acqua?”. Insomma mi ha confessato che queste cose lo toccavano molto in quanto non veniva rispettato il suo credo e che non provavano nemmeno a chiedere come mai ad esempio non poteva mangiare carne di maiale. Non c’era conversazione, per le persone che ha conosciuto esisteva solo il loro pensiero e tutti gli altri erano sbagliato. Quindi gli ho chiesto se queste cose gli hanno fatto detestare l’Italia, mi ha risposto “l’Italia è un bel paese, mi ha dato molto e non lo negherò mai, ma i suoi cittadini meno.”. La domanda è sorta spontanea visto che ha vissuto in due paesi così vicini ma così diversi, ovvero come si trova in Francia e come sono i francesi, se avesse mai vissuto episodi di razzismo. Mi ha detto che in Francia si trova molto bene, che è un paese che non si è dimenticato dei suoi cittadini, a differenza dell’Italia, e che permette di vivere in modo dignitoso. Il lavoro l’ha trovato subito, senza dover essere raccomandato da nessuno e l’alloggio pure. Ha abitato in due case diverse in Francia e tutte e due le ha affittate facilmente senza problemi legati alla sul nome o i suoi tratti somatici. E per quanto riguarda il razzismo? Mi ha detto che fino ad oggi non ha mai subito nessun episodio di razzismo, nessuno gli ha mai risposto con sufficienza e soprattutto nessuno gli ha detto apertamente di essere razzista o che lui è un bravo immigrato. È importante dire che non conosce il francese, la poca lingua che conosce l’ha imparata al lavoro e quindi non sa ancora esprimersi perfettamente e questo non l’ha mai fatto subire episodi di razzismo. Anzi mi ha detto che i francesi che ha conosciuto sono sempre stati gentili e disponibili ad aiutarlo. Infine gli ho chiesto cosa ha mantenuto della cultura italiana, ovviamente la risposta è stata “il cibo”. Mangia ancora italiano in casa, prepara sempre la pasta che è un suo piatto italiano preferito. Torna spesso in Italia, per motivi burocratici e mi ha confessato che torna sempre con una valigia piena di cibo tra cui il Parmigiano reggiano. Mentre mi elencava gli alimenti che si portava con se in Francia ho notato nei suoi occhi una felicità insolita, mio padre è sempre stato molto molto legato alle sue tradizioni marocchine e alla cultura marocchina, ma sentirlo parlare del cibo italiano, come ad esempio il Panettone alimento che si consuma nel periodo di Natale, mi ha fatto capito che sì, ha cercato in tutti i modi di rimanere fedele alla sua cultura, ma che la cultura italiana gli è entrata dentro senza rendersene conto. Mi ha confessato che per colpa degli sguardi e delle parole degli altri, non si è mai sentito italiano, ma che ora che è in Francia si rende sempre più conto di non essere solo marocchino ma anche italiano.

Questa intervista mi ha fatto capire come la migrazione cambi una persona, come anche se non si vogliono abbandonare le proprie tradizioni la cultura del paese in cui vivi ti entra dentro e non ti lascerà mai, come non è facile lasciare La proprio famiglia e il proprio paese per una nazione nuova dove non si conosce la lingua e le leggi. Ma mi ha fatto anche capire che la forza di volontà e la lealtà ripagano sempre, che se non si lotta per quello che si vuole nessuno ce lo regalerà. Mi ha fatto scoprire un lato di mio padre che non conoscevo, dei ricordi che non mi aveva mai raccontato e della fatica che ha fatto per dare a me e a mio fratello un futuro migliore. Mi ha sempre detto “io lavoro e tu devi studiare, non voglio che lasci la scuola come ho fatto io.”. Non voglio definirla intervista, perché per me è stato come chiacchierare, non ho voluto prepararmi troppe domande macchinose ho preferito che fosse lui a parlare apertamente della sua storia. Quindi grazie a questa intervista ho scoperto un lato di mio padre più sensibile, un lato che è stato ferito e che ha sempre voluto coprire con una corazza di insensibilità. Ho anche scoperto che nonostante lui ci abbia sempre insegnato le tradizioni marocchine, si è fatto travolgere da me e mio fratello dalla cultura italiana.

Ognuno ha una storia da raccontare che sia piccola o grande, che sia piena di difficoltà o che sia facile, lasciare il proprio paese non è mai facile e la maggior parte delle volte non è una scelta. Bisogna guardare al prossimo con ammirazione, molti non avrebbero il coraggio di lasciare tutto, la stabilità e la tranquillità, per un nuovo posto. Bisogna provare solo ammirazione. Per concludere vorrei citare una frase che mi ha detto durante la nostra “chiacchierata” e che mi ha toccata particolarmente: “quando diventi un migrante nessun paese diventa il tuo paese, sei straniero in qualsiasi posto perfino nel tuo paese d’origine. Per il Marocco ora sono un’italiano, per gli italiani sarò sempre un marocchino e per i francesi sono un’italiano.”

Année de recueillement du témoignage
année de rédaction
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Nelly Pace et Osvaldo Masnada deux italiens en France

Nelly Pace et Osvaldo Masnada deux italiens en France

Nous avons décidé de rédiger ce dossier sous forme de lettres pour rendre les témoignages des deux personnes que nous avons interrogés plus vivants et plus émouvants. La lettre est une forme originale qui permet de dynamiser nos pensées et de lier les deux témoignages afin de mettre en lumière le parcours de Nelly Pace et Osvaldo Masnada.

En outre, cet écrit nous permet d’ajouter des éléments de leurs vies que nous avons évoqués brièvement à l’oral. C’était un choix de laisser une part de mystère pour l’écrit. Au-delà de raconter leurs histoires nous avons tenté de se mettre dans leur peau.

A travers cet échange de lettres, Nelly et Osvaldo nous confient leurs parcours et les évènements qui ont marqué leur vie. Ils se livrent sur les moments de bonheur souvent partagés avec leurs familles mais également les difficultés qu’ils ont rencontrées.

Nous avons pris la décision d’inventer un contexte dans lequel Nelly et Osvaldo se sont connus dans une association italienne dans laquelle tous les membres doivent échanger sur leurs parcours respectifs, qui sont assez différents mais qui peuvent se ressembler sur certains aspects. Nelly et Osvaldo ont décidés de se mettre en binôme afin de nous faire partager cette expérience.

En espérant que cette correspondance vous aura plu autant qu’elle nous a touchées...

A Crépy-en-Valois, Le 28 janvier 2019

Cher Osvaldo,

J'ai décidé de t'écrire suite à notre rencontre à l'association pour te partager mon parcours, les raisons qui m'ont poussé à quitter ma terre natale.

Ce n'est pas toujours facile d'évoquer ces souvenirs, tu es bien placé pour le savoir. Je sais que nous sommes partis pour des raisons différentes mais je suis certaine que notre histoire à des similitudes.

Pour ma part, je suis partie de mon village, San Marco en Calabre le 22 août 1967 à 24 ans pour rejoindre mon mari, Théodore, en France, plus précisément en Picardie à Crépy-en- Valois. Comme tu peux t'en douter, le voyage en voiture m'a semblé difficile : le trajet était très long. Avant de partir, j'ai pu lire la tristesse sur le visage de mes proches, nous étions tous très émus. Leur fille partait faire sa vie...

J'ai même une anecdote à te raconter : mon frère était tellement triste à l'idée d'être loin de moi, qu'il n'a pu retenir ses larmes au point de mouiller sa chemise. Il a fini par faire le trajet avec moi pour découvrir ce nouveau pays, la France.

Quand je suis arrivée, je me suis consacrée à mes enfants, Anna, Jean-Baptiste et David, à ma vie familiale. C'est pourquoi j'ai décidé de mettre mes projets professionnels de côté. A l'époque, encore plus que maintenant, il était difficile de faire de grandes études, seul l'aîné de ma famille à eu la chance d'en faire.

Moi, je suis curieuse de savoir comment tu as été accueilli en France ?

Pour ma part, j'ai été vraiment très bien accueillie. A aujourd'hui, mes voisins sont devenus des amis. C'est aussi grâce à eux que j'ai pu apprendre le français étant donné que la langue française était inconnue pour moi. Je ne savais ni écrire ni parler français.

Si je devais te parler d'un endroit qui m'a marqué, je te dirais spontanément Paris. J'ai adoré Paris dès la première fois où je m'y suis rendue. Paris m'a impressionné. Quel cliché pour un étranger !

Et toi Osvaldo, quel est ton histoire ? Est-ce que tu retournes souvent en Italie ? Pour quelles raisons es-tu resté en France ?

Je te joins avec cette lettre trois photos pour te présenter ma petite famille et mon village. En espérant te lire prochainement,
Nelly

A Orrouy, Le 10 février 2019

Ma Chère Nelly,

Mon arrivé en France me parait si loin mais tellement proche à la fois... Je me revois jeune homme avec cet esprit cosmopolite sans grande préoccupation de savoir ce que le futur me proposerait.

J’ai eu l’opportunité de rejoindre la France suite à une proposition de travail. La peur ne m’habitait plus : j’étais dans un pays en sécurité, rien à voir avec l’Afrique et la Libye.

En septembre 1990, à l’âge de 27 ans j’ai quitté le nid familial pour aller travailler en tant que menuisier agenceur au parc Disneyland Paris.

A l’époque, de nombreux italiens venaient travailler en France. Heureux de ne pas faire cette expérience seul, J’ai toujours été entouré de mes amis qui habitaient mon village, tout prés de Bergame, à Paladina.

Une opportunité s’offrait à moi : avoir une nouvelle vie. Je partage ton sentiment de tristesse lorsqu’on laisse son pays. Quitter mes parents, ma petite sœur, partir pour une durée indéterminée... voila ce qui m’attendais. Mais je ne me trompais pas, quelque chose de merveilleux m’attendais en France.

Finalement, Je me suis accompli autant professionnellement que sentimentalement.

Tu sais Nelly, j’ai rencontré l’amour de ma vie ici. Ensemble, nous avons fondé une famille et une entreprise.

Et toi tu retournes souvent en Italie ? J’ai cru comprendre que tu avais encore toute ta famille a San Marco... j’aimerais y aller pendant les prochaines vacances, ce serait pour moi l’occasion de visiter le sud de l’Italie.

Peux-tu m’envoyer des photos ? A bientôt,

Aldo

A Crépy-en-Valois, Le 19 février 2019

Bonjour Aldo,

Tout d'abord merci pour ta lettre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et je te remercie pour ces questions auxquelles je vais répondre avec joie.

Entre 1953 et 1956 nous sommes retournés au moins une fois par an en Italie. A présent comme tu t'en doutes, je n'ai plus beaucoup de famille là-bas mais je garde contact avec mes sœurs.

Pourtant, crois-moi j'ai beaucoup de mal avec ces nouvelles technologies, mais je m'adapte ! Pas le choix, lorsqu'on a des petits enfants.

Récemment, j'ai eu la chance d'aller au mariage de ma nièce en Calabre avec toute ma famille. C'était un beau moment, rempli d'émotions qui me fait revivre beaucoup de souvenirs et certains sentiments. J'ai même vu mes deux sœurs religieuses, avec qui je suis très proche, pourtant nous avons pris des chemins très différents.

Comme je te le disais dans ma précédente lettre, j'ai eu beaucoup de chance de tomber sur des gens très accueillants qui m'ont tant appris.

En te lisant, je me suis posée la question suivante : tes enfants parlent-ils italiens ou seulement français avec leur maman ? Moi j'ai toujours parlé le dialecte calabrais avec mes trois enfants. Mais Anna, ma fille, à la chance de parler couramment Italien. Elle a obtenue un diplôme d'interprète.

Et toi comment s'est passé ton arrivé en France ? Tu as rencontré des difficultés ?

Cette question va sûrement te faire sourire, mais je me demandais, il est facile pour toi de trouver des produits Italien en France surtout pour cuisiner ? Vous cuisinez français et italien ? Si oui, pourrais-tu m'envoyer l'adresse de l'épicerie que tu connais ?

La cuisine italienne est très chère à mon cœur, j'ai toujours tenté de transmettre cet aspect de ma culture à mes enfants, parmi tant d'autres... Même si je dois l'avouer, la cuisine française à sa place dans mon foyer !

Tu as vraiment une très belle famille, tes photos m'ont beaucoup touchée. Quel plaisir de voir une famille unie !

A bientôt, Nelly

A Orrouy, Le 28 février 2019

Nelly,

J’ai bien reçu ta lettre et je t’en remercie. C’est toujours compliqué pour un étranger d’apprendre le français, surtout pour nous et nos divers dialectes qui sont néanmoins une grande richesse !

La France m’a ouvert ses bras, comme si j’avais toujours vécu ici. Mais pour la plupart de mes collègues je reste « un macaroni ». Bien que ce surnom te fasse sourire, il n’y avait aucune méchanceté dans ce propos.

Oui, je suis étranger, mais je me sens accepté par tous les français. En revanche, j’ai peiné à retrouver ma place en Italie. Pour mes amis j’étais « il francese » mais moi, je me sens autant émigré dans les deux pays.

Ma femme, Laurence, m’a beaucoup aidé pour mon intégration en France en me faisant rencontrer des français qui ne parlaient pas un mot italien. Je me suis adapté très rapidement et aujourd’hui je me sens plus à l’aise à l’oral et j’essaye de m’améliorer chaque jour.

En France, ce n’est pas évident de trouver des bonnes épiceries italiennes mais récemment j’ai trouvé un commerce sympa tout prés de chez nous, à coté de Marne-la-Vallée qui propose une variété de produits italiens à petits prix et de qualité ! Ce qui n’est pas toujours le cas. Beaucoup de restaurants espèrent attirer des clients avec des enseignes soi-disant italiennes.

Même si je vie en France depuis une vingtaine d’années, je te rejoins sur cette idée : la culture italienne doit être présente dans mon foyer avec la cuisine, les valeurs et la religion. Pour moi, la famille est un pilier.

A très vite,

Aldo

A Crépy-en-Valois, Le 15 mars 2019

Cher Aldo,

Je suis très heureuse d'avoir reçu ta lettre. J'ai toujours autant de plaisir à partager mon passé avec toi.

Comme tu as pu lire dans ce que je t'ai écrit précédemment, je me suis occupée de mes enfants pendant longtemps. Je suis devenue assistante maternelle à l'âge de 50 ans, j'ai donc gardé beaucoup d'enfants et j'ai aussi fais de la couture. Et toi tu as toujours travaillé dans la menuiserie ?

Dans notre échange de lettres, nous avons beaucoup parlé du passé, si l'on parlait un petit peu du futur maintenant ? Tu n'as pas envie de retourner vivre en Italie pour ta retraite même cela te paraît loin ! Envisages-tu d'acheter une maison là-bas avec tes enfants et ta femme ?

Moi, je suis tellement bien ici... Si c'était à refaire je ne changerais rien. J'adore la France. Je me sens aussi bien française qu'italienne.

J'ai fondé ma famille ici. Malgré tout, l'Italie restera toujours dans mon cœur.

J'ai beaucoup apprécié cette échange de lettres qui m'a enrichit. Je me suis ainsi dévoiler, tout en apprenant beaucoup sur ton histoire.

J'espère avoir réussi à te transmettre un morceau de mon passé.

Je te souhaite le meilleur pour toi et ta famille et je serais très heureuse d'avoir de tes nouvelles dans le futur. Pourquoi pas se rencontrer un jour, tous ensemble ?

Affectueusement, Nelly

A Orrouy, Le 30 mars 2019

Chère Nelly,

Je te remercie pour cette dernière lettre.

J’apprécie ma vie actuelle en France et pour moi retourner en Italie reste un immense plaisir. Les moments passés en Italie sont courts mais tellement précieux. La France est mon pays d’accueil mais l’Italie le pays de mon cœur. J’aimerais sincèrement posséder un bout de terre en Italie et par la suite construire une maison.

Je suis né en Italie mais j’ai vécu une partie de ma vie en France et je revendique ma différence.

Merci pour cet échange de lettres, je trouve que nous avons bien joué le jeu. Finalement on y prend goût !

Je serais heureux de vous rencontrer en retour. En espérant te voir très vite,

Aldo

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